dimanche 27 février 2011

L'immigration, le remède imaginaire

Pour une fois, tout le monde, ou presque, est d’accord : le Québec est une société vieillissante dans laquelle le départ à la retraite des baby-boomers conduira à une pénurie de main-d’œuvre. Il est donc opportun d’augmenter les niveaux d’immigration. La chose va de soi.

Vraiment ?

Les études des démographes disponibles pour le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays européens montrent sans l’ombre d’un doute que l’immigration n’a qu’un impact marginal sur la structure par âge de la population de la société d’accueil. En outre, dans la recherche économique européenne et nord-américaine, on a depuis longtemps constaté que les difficultés d’intégration économique des immigrants compromettaient sérieusement la possibilité que l’immigration ait un impact favorable sur l’économie et les finances publiques.

Le Remède imaginaire se concentre sur les aspects économiques et démographiques de l'immigration, qui ont été largement négligés dans le débat public. Les auteurs ont la conviction que le public et les décideurs entretiennent une idée fausse de l’effet de l’immigration sur l’économie et la démographie québécoises, qui empêche d’évaluer de façon objective la politique québécoise d’immigration, tout en créant des attentes qui, un jour ou l’autre, seront forcément déçues.

Extrait du livre 
Dans notre Québec social-démocrate  au filet social généreux et à l'impôt progressif , les immigrants dépendent un peu plus des transferts gouvernementaux que les natifs, alors qu'ils paient beaucoup moins d'impôts. Plutôt que d'alléger le fardeau que fait peser le vieillissement de la population sur les finances publiques, il n'est pas impossible que l'immigration l'alourdisse modestement.

Mais n'est-il pas possible d'améliorer les choses ? Oui et non. Il est toujours possible de mieux soutenir l'intégration des immigrants à l'emploi, en investissant davantage et en mettant en œuvre de meilleurs programmes. Nous sommes d'ailleurs de farouches partisans d'un meilleur investissement dans les politiques d'intégration et d'un meilleur suivi des performances économiques des immigrants admis au Québec.

Mais il ne faut pas rêver en couleurs. La réalité est que la plupart des immigrants — même sélectionnés — rencontrent sur le marché du travail de multiples obstacles. Ces obstacles sont dus à des problèmes difficilement solubles, notamment le fait que les compétences acquises dans les pays en développement sont souvent peu transférables et même de moindre qualité, étant donné le manque de compétitivité des systèmes éducatif et économique de ces pays.

Nous pouvons aider les immigrants à surmonter leurs difficultés d'insertion sur le marché du travail, mais il faut le faire en étant conscient que cela exigera des dépenses qui remettront probablement en question la logique coûts/avantages au fondement de notre politique d'immigration économique.

[...]

Au-delà des propositions concrètes de réforme, le plus urgent, dans la situation actuelle, demeure néanmoins de rétablir des attentes réalistes par rapport à l'immigration.

Depuis 2007 — sous l'activisme du gouvernement et des commentateurs —, l'idée que l'immigration doit jouer un rôle essentiel pour contrer les effets négatifs du vieillissement de la population s'est répandue au Québec comme une traînée de poudre.


Elle l'a fait malgré la présence d'une imposante littérature en démographie démontrant l'influence marginale de l'immigration sur la structure par âge de la population.


Elle l'a fait malgré une littérature économique démontrant l'impact négligeable de l'immigration sur des variables cruciales comme les salaires ou le PIB par habitant.


Enfin, elle l'a fait malgré une imposante littérature canadienne démontrant la détérioration continue des performances économiques des immigrants au cours des 30 dernières années.

Qu'est-ce qui a incité les acteurs politiques et les médias québécois à embrasser unanimement une idée aussi fausse? Leurs motivations sont probablement multiples.

D'abord, certains acteurs sont probablement poussés par des motifs économiques. L'immigration ne change rien à la prospérité économique en général, mais elle peut être à la source de bénéfices dans des secteurs particuliers.

On pense d'abord au secteur de la construction, à cause de l'impact de l'immigration sur la taille de la population. On pense aussi aux marchés saturés où les coûts d'entrée sont très élevés : téléphonie, câblodistribution, etc. L'accroissement de la taille de la population (et du PIB) se transforme directement en croissance des revenus pour les entreprises actives dans ces secteurs. On pense finalement aux entreprises oeuvrant dans des secteurs utilisant une main-d'oeuvre à bon marché et où les immigrants sont surreprésentés.

Mais les motifs économiques n'expliquent évidemment qu'une petite partie de l'affaire. Les motifs électoraux y sont peut-être aussi pour quelque chose. Du côté du gouvernement, la chose est plus que plausible. Malgré la francisation relative de l'immigration, l'appui au Parti libéral du Québec demeure proportionnellement plus fort chez les immigrants que chez les natifs. Le gouvernement [du PLQ] a donc un intérêt objectif à faire diminuer la part relative des natifs dans la population.

L'élément électoraliste n'explique cependant pas l'adhésion des autres principaux partis au lieu commun. En 2007, même si l'Action démocratique du Québec s'est opposée à la hausse du volume d'admission, Mario Dumont n'hésitait pas à soutenir que, d'un point de vue économique, le Québec avait besoin de plus d'immigrants. Visiblement, il était mal informé.

L'adhésion du Parti québécois au mythe de l'immigration miracle doit également faire l'objet d'une explication. Bien sûr, la méconnaissance des faits joue chez lui un rôle important. Mais l'influence déterminante est probablement celle de la rectitude politique.

[...]

Il y a des conséquences à vivre en permanence hors de la réalité. Ces conséquences ne sont pas uniquement de nature économique ou politique. Elles concernent le lien social en entier.

Le principal problème est simple à saisir : à force de répéter sur toutes les tribunes que le Québec vieillissant a besoin d'immigration, journalistes et politiciens font monter les attentes de tout le monde.

D'un côté, les Québécois s'attendent à ce que l'immigration soulage la pression sur les finances publiques, ce qui n'est pourtant pas plausible.

De l'autre, les immigrants s'attendent à ce que leurs perspectives d'emploi soient particulièrement favorables. Après tout, le Québec vieillissant aura bientôt « 700 000 emplois à combler ». Comment pourrait-il ne pas y en avoir un pour eux ? Les attentes étant si démesurément élevées, l'échec de l'intégration économique ne peut qu'engendrer déception et ressentiment.

En donnant systématiquement la discrimination et la non-reconnaissance des acquis comme fondements de cet échec, les décideurs et les commentateurs ne font qu'aggraver le problème qu'ils souhaitent résoudre.

Les chevaliers de l'antidiscrimination, plutôt que de calmer le jeu, viennent attiser la méfiance entre les groupes. Les natifs comprennent qu'ils sont accusés de racisme et de fermeture d'esprit, alors que les immigrants se voient confortés dans leurs pires appréhensions : les Québécois ne les aiment pas et voilà la source de leurs malheurs !

L'un de nos principaux objectifs est de ramener chacun à des attentes plus réalistes. Il n'a jamais existé et n'existera jamais de recette magique pour l'intégration des immigrants. Les choses se déroulent parfois bien, souvent moins bien. Nous ignorons plusieurs des variables impliquées, et il est souvent très difficile de trancher entre les diverses théories.

Pire encore, nous n'avons qu'un faible contrôle sur plusieurs des variables cruciales. Voilà autant de raisons de rester modestes dans nos attentes. Voilà aussi des raisons de se méfier de ceux qui vendent des solutions magiques sans pourtant être capables d'en définir les coûts ou les effets.

Améliorer la francisation ? Nous sommes partants, mais combien faudra-t-il investir pour éliminer le désavantage des immigrants par rapport aux natifs ? Certains voudront connaître le montant avant de signer le chèque. Construire un immense système de reconnaissance des acquis afin de remplacer les processus informels d'évaluation à l'œuvre dans les réseaux sociaux ? On se rapproche de plus en plus de l'illusion du « planisme », à laquelle tant d'intellectuels, de journalistes et de politiciens de chez nous ont fait l'erreur d'adhérer à une autre époque.

La réalité est que l'immigration produit des effets complexes sur lesquels il est rarement facile d'agir. La seule approche acceptable consiste à se tenir à l'abri de la conjecture et à mobiliser la documentation empirique disponible tout en en reconnaissant les limites. C'est ce que nous avons cherché à faire.

Pour autant, les nuances dans les détails ne doivent pas masquer la clarté du portrait global : économiquement et démographiquement, le Québec n'a pas besoin d'immigration. Dire le contraire revient à créer des attentes condamnées à être déçues. Les Québécois doivent poursuivre le débat sur leurs politiques d'immigration et d'intégration, mais en mettant de côté cet argument une fois pour toutes. Le vieillissement de la population est un problème réel, mais l'immigration est un remède imaginaire.

Les auteurs

Benoît Dubreuil est philosophe. Il est notamment l’auteur de Human Evolution and the Origin of Hierarchies (Cambridge University Press). Guillaume Marois est démographe. Il a notamment présenté des arguments scientifiques à la consultation publique sur les niveaux d’immigration pour la période 2008-2010 orchestrée par le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles.


Le Remède imaginaire
chez Boréal, Montréal
publication le 1er mars 2011
N° ISBN-10: 2764620942
N° ISBN-13: 978-2764620946

Autre extrait du livre 
Feuilleter cet ouvrage

Voir aussi

Légère baisse des naissances les 10 premiers mois de 2010.

Institut Fraser : L’immigration massive nuit au bien-être des Canadiens en général ; les politiques d’immigration doivent être revues (étude de 264 pages)




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

20 commentaires:

Sébas a dit…

Un autre livre:

«Les yeux grands fermés : l’immmigration en France.».

De:
Michèle Tribalat (*)

Tant au plan social qu’économique, l'immigration de masse actuelle ne serait pas bénéfique:

Un article sur ce livre:

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/michele-tribalat-les-pouvoirs-publics-relativisent-l-immigration_855913.html


(*)
Michèle Tribalat:

Démographe, directrice de recherche à l'Institut national d'études démographiques (Ined), elle est l'auteure de nombreux ouvrages.

1995
Faire France, Une enquête sur les immigrés et leurs enfants (La Découverte).

1996
De l'immigration à l'assimilation. Enquête sur les populations d'origine étrangère en France ( La Découverte).

1998
Avec le politologue Pierre-André Taguieff, Face au Front national, Arguments pour une contre-offensive (La Découverte).

1999
Dreux, voyage au coeur du malaise français (Syros).

2002
Avec Jeanne-Hélène Kaltenbach, La République et l'Islam, Entre crainte et aveuglement (Gallimard)

Loulou a dit…

Il faut absolument que les politiciens du PQ et de l'ADQ lisent ce livre il me semble !

Une campagne pour le leur envoyer ?

Roger T a dit…

"En 2007, même si l'Action démocratique du Québec s'est opposée à la hausse du volume d'admission, Mario Dumont n'hésitait pas à soutenir que, d'un point de vue économique, le Québec avait besoin de plus d'immigrants. Visiblement, il était mal informé."

C'est l'IEDM et Éric Duhaime qui ont mal conseillé Dumont sur ce sujet, Duhaime a encore ressorti le mythe de l'immigration salvatrice il y a une ou deux semaines chez Dumont sur Vtélé.

Anonyme a dit…

D'accord, l'immigration n'est pas un remède ni au plan économique et démographique. Mais l'est-elle au plan humain. Notre société québécoise s'enrichit-elle de ce point de vue?

On dit que la bio-diversité est essentielle à l'environnement. N'en irait-il pas de même pour la société?

Et puis, le Québec ne se trouve-t-il pas à faire sa part pour les gens qui cherchent à améliorer leur sort en venant vivre ici?

Si on avait fermer nos portes aux Irlandais au XIXe siècle, on aurait pas eu les Ryan, Johnson, Mulroney etc.

Marre des anonymes a dit…

Anonyme avançait la prêt-à-penser

"On dit que la bio-diversité est essentielle à l'environnement. N'en irait-il pas de même pour la société?"

En quoi détruire le tissu québécois actuel pour en faire une société différente métissée et tout ça (voir le vrai but du cours ECR) ajoute la moindre diversité supplémentaire ?

Détruire l'originalité canadienne française pour faire un pays de plus en plus anglicisé et semblable au reste du continent métissé serait ajouter à la diversité....!?

Vous ne voyez donc pas la contradiction?

Jonathan a dit…

On dit que la bio-diversité est essentielle à l'environnement. N'en irait-il pas de même pour la société?

Peut-être. Voici, selon les biologistes, ce qui représente le plus grand danger à la biodiversité.

Une espèce envahissante exogène est une espèce vivante exotique qui devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone des écosystèmes naturels ou semi naturels parmi lesquels elle s’est établie. Les phénomènes d'invasion biologique sont aujourd'hui considérés par l'ONU comme une des grandes causes de régression de la biodiversité

Jonathan a dit…


Les espèces exotiques envahissantes au Canada

Anonyme a dit…

La question est de savoir si parmi les humains,il existe des "espèces envahissantes exogènes?" Et si oui, lesquelles?

Marre des anonymes a dit…

Anonyme,

Ce n'est pas tant les humains qui sont exogènes et menaçants mais leur culture ou leur langue. Vous le niez vous qui parlez (si vous êtes le même anonyme !) d'enrichissement culturel (la langue fait partie de la culture).

Mais sinon bel essai de faire dévier le débat vers le racisme...

Anonyme a dit…

Effectivement, il y a des cultures envahissantes et qui entraînent par leur puissance la disparition d'autres cultures ou langue. On n'a qu'à penser aux invasions barbares dans l'empire romain et plus proche de nus, à celles de l'empire américan.

Belles réflexions de Marre des anonymes.

Bravo

Que le précédent anonyme aille se cacher!

Anonyme a dit…

Autre son de cloche dans La Presse de ce matin:
"Un réflexe de ceinture fléchée - Un immigrant coûte moins cher qu'un travailleur né au Québec".

C'est signé Yves Capuano, économiste et mathématicien.

Anonyme a dit…

De mon grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
A tous les hommes de la terre
Ma maison c'est votre maison
Entre mes quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon espace
A préparer le feu, la place
Pour les humains de l'horizon
Et les humains sont de ma race

Mon pays
Gilles Vigneault

Sébas a dit…

Aux anonymes qui comprennent l'anglais:

The Effects of Mass Immigration

Type: Books
Date Published: September 30, 2009

Authors:
Robin Banerjee
James Bissett
Vernon Briggs Jr.
Steven Camarota
Stephen Gallagher
Gordon Gibson
Jean-Paul Gourévitch
Patrick Grady
Andrew Green
Herbert Grubel
Salim Mansur
Marcel Mérette
William Robson
Research Topics:
Immigration

Since 1990, Canada's annual rate of immigration has been extremely high-the highest in the world, averaging 0.75% of the population-and has had a significant impact on the size of the population, adding, between 1990 and 2006, 3.9 million (14.2%) to the 1990 level of 27.4 million. Such mass immigration has profound effects on economic, demographic, social, and political conditions in Canada that affect the well-being of all Canadians, including past immigrants. Unfortunately, Canadians are insufficiently aware of these effects partly because a code of political correctness tends to identify any examination of immigration policies with racism and partly because Canada's electoral system rewards politicians who are in favor of the current high intake. As a result of these conditions, during the 2008 federal election, politicians typically promised to maintain or even raise this rate of immigration without any public discussion of the consequences of such policies or any significant input from Canadians affected by them.

The papers in this volume provide the Canadian public with analytically sound and well-documented empirical information about the significant positive and negative effects mass immigration has on their well-being and that of their offspring. It is hoped that this information will mobilize public opinion, lead politicians to engage in debate of the issues, and ultimately result in an improvement in official immigration policies.

The chapters are organized into five sections. The first presents an overview of the issues and some international perspectives. The three papers in this group deal with Canadian, American, and French immigration policies and the economic and social effects they have on the residents of those countries. The second part contains three papers focusing on the economic effects of mass immigration in Canada.

In part three, two papers are dedicated to the analysis of the demographic effects of immigration and the relief from the financial troubles of Canada's social programs that immigration is alleged to bring. The fourth part contains two papers that examine the social challenges brought on by mass immigration, such as threats to national identity, culture, unity, and security. Part five comprises two papers that analyze the political and other obstacles that prevent changes to existing immigration policies in Canada and Britain.


***

L'étude est maintenant gratuite:

http://www.fraserinstitute.org/research-news/display.aspx?id=13504

Sébas a dit…

Aux anonymes qui ne comprennent pas l'anglais, voici un texte de Claude Pîcher de la presse... qui parle de cette étude:




Y a-t-il trop d'immigrants?

Publié le 12 décembre 2009

Le marché du travail n'est plus capable d'offrir des emplois de qualité à tous les immigrants qui arrivent au Canada. Il faut donc se demander si le temps est venu de revoir les plafonds d'immigration à la baisse.

La question n'est pas posée par un quelconque groupe de pression xénophobe, mais par Peter Grady, un économiste de grande réputation. M. Grady, ancien haut fonctionnaire au ministère des Finances, a notamment été consultant à la Commission Macdonald et président du Groupe de travail sur l'emploi saisonnier et l'assurance-emploi.

Dans un article publié dans la dernière livraison de Fraser Forum, la revue mensuelle de l'Institut Fraser (1), M. Grady rappelle qu'en 2006, plus de 250 000 immigrants se sont installés au Canada. Il propose d'introduire une nouvelle cible beaucoup plus basse, à 100 000 par année.

D'emblée, il reconnaît que sa proposition risque de faire des vagues. «Avec le système de sélection actuel, il est impossible d'intégrer harmonieusement 250 000 nouveaux arrivants par année sur le marché du travail, écrit-il, mais bien peu de gens sont prêts à l'admettre, et encore moins à faire quelque chose pour corriger la situation.»

Pourtant, la situation des immigrants sur le marché du travail se détériore constamment depuis un quart de siècle, y compris chez ceux qui détiennent un diplôme universitaire.

Jusqu'en 1980, la position des immigrants sur le marché du travail épousait un modèle bien connu : un immigrant récent (arrivé depuis moins de cinq ans) pouvait s'attendre à gagner plus ou moins 80 % du salaire d'un travailleur né au Canada. Au bout d'une période variant de 10 à 20 ans, la plupart des immigrants réussissaient à combler cet écart, et souvent à faire mieux.

Le scénario ne tient plus.

Ainsi, en 1980, un homme immigrant récent, diplômé universitaire, gagnait en moyenne 79 % du salaire d'un travailleur né au Canada. Ce pourcentage est passé à 61 % en 1990, 59 % dix ans plus tard, et seulement 48 % en 2005. Concrètement, cela signifie qu'en dollars ajustés pour tenir compte de l'inflation, le salaire de l'immigrant est passé de 48 500 $ en 1980 à 30 300 $ en 2005. Pendant la même période, le Canadien d'origine a vu son salaire passer de 61 400 $ à 63 200 $. Autrement dit, le travailleur né au Canada a réussi à maintenir son pouvoir d'achat, et même un peu plus, tandis que la condition de l'immigrant, même titulaire d'un diplôme universitaire, s'est fortement détériorée.

(...)

Non seulement les revenus des immigrants reculent, mais ils ont plus de difficulté à trouver un emploi. En 2006, le taux de chômage était de 5,2 % chez les hommes nés au Canada et de 9,3 % chez les immigrants récents. Les chiffres équivalents pour les femmes sont 5 % et 14,3 %.

(...)



Dans ces conditions, la situation des immigrants continuera à se détériorer. Pour M. Grady, la seule façon de corriger le problème est de rehausser les critères de sélection. Selon ce raisonnement, plus on est rigoureux dans le choix des immigrants, plus on restreint forcément le nombre de nouveaux arrivants; en revanche, ceux qui sont admis auront de plus fortes chances de se tailler une belle place sur le marché du travail.

Mais ce n'est pas demain la veille que cela arrivera. Réaliste, l'auteur conclut : «Ce ne sera pas facile d'introduire cette réforme. Tous les partis politiques sont soumis à d'énormes pressions pour maintenir l'immigration à des niveaux élevés, sans égard pour les conséquences économiques.»


http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/opinions/chroniques/claude-picher/200912/11/01-930305-y-a-t-il-trop-dimmigrants.php

Pour une école libre a dit…

Sébas,

Merci pour les liens, mais en fait le dernier lien à la fin de ce billet

Institut Fraser : L’immigration massive nuit au bien-être des Canadiens en général ; les politiques d’immigration doivent être revues (étude de 264 pages)

donne un résumé en français de cette étude et permet même de feuilleter toutes les pages du livre.

Sébas a dit…

Je ne retrouve pas l'article... mais;

Est-ce que Yves Capuano, économiste et mathématicien, calcule les coûts sociaux d'une trop forte immigration?

Probablement pas, ce n'est pas assez "important" pour un économiste et un mathématicien...

Est-ce que Yves Capuano, économiste et mathématicien, suit -et comprend- un peu l'actualité en Europe ces temps-ci?

Probablement pas bcp... même si ce n'est pourtant pas une autre planète...

Est-ce que Yves Capuano, économiste et mathématicien, connait le concept de "capacité d'accueil" ?

Probablement pas, ce n'est pas assez "sérieux" pour un économiste et un mathématicien...

Est-ce que Yves Capuano, économiste et mathématicien, calcule les couts des programmes du "BES" et de l'assurance-emploi (pour ne nommer QUE ces 2 programmes)?

J'aimerais bien le savoir...

Est-ce que anonyme -qui voue un culte aux économistes et les mathématiciens?- connait les chiffres -pas très politiquement corrects- concernant le nombre de "BES" d'origine étrangère au Qc?

Dix-Zed a dit…

Sebas,


Yves Capuano semble un blogueur de prestige qui cherche à impressionner avec des titres universitaires :

http://www.reseauurbain.com/Yves_Capuano

« Bien que je sois mathématicien et économiste de profession j'ai décidé de me lancer dans la conception et la production de spectacle en 2005. Comme je suis musicien depuis mon enfance, il s'agit d'un vieux rêve pour moi.»

Jonathan a dit…

"De mon grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
A tous les hommes de la terre
Ma maison c'est votre maison
Entre mes quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon espace
A préparer le feu, la place
Pour les humains de l'horizon
Et les humains sont de ma race

Mon pays
Gilles Vigneault"


C'est ce genre de chanson qui inspirait les nationalistes dans les années '70? Pas étonnant qu'en 2011 "mon pays ce n'est pas un pays"!

Raymond a dit…

Les bobards sur l’immigration salvatrice ont fini par constituer un ensemble d’idées reçues, un corps doctrrinal de rectitude politique ânonné non seulement par le PLQ mais également par QS, l’ADQ et notamment le PQ. Bref, quel que soit le parti au pouvoir au prochaines élections, l’idiotie criminelle de 55 000 immigrants par année (soit, en regard de la population québécoise, environ 300% du maximum annuel d’immigrants en France et aux États-Unis) perdurera, et la région montréalaise, en attendant le reste, continuera de se décomposer, à moins que quelqu’un à la direction du PQ ne se décide à sacrifier à la vérité plutôt qu’à la doxa.

Sébas a dit…

@ Pour une école libre:

Ah c'est vrai, j'avais oublié ce texte...

Merci encore pour votre travail


@ Dix-Zed :

Merci, je vais aller voir ça...

@ Raymond :

Selon moi, ce n'est pas uniquement le PQ qui devrait adopter le "GBS" (le gros bon sens), dans ce domaine et ce, justement pour dépolitiser cette question... qui transcende vraiment tout (autant les immigrants récents que le reste de la population), et qui affecte autant négativement le Canada, que le Qc que le restant de l'Occident.(sans parler de l'écrémage des élites des pays -souvent en développement- qui perdent au change...).

Selon moi, on ne devrait jamais aborder cette question par "l'identitaire" ou inciter seulement UN parti à adopter le GBS, car le débat devient vite émotif...